Le fond
Les
criminels du futur ne descendent plus les gêneurs par eux-mêmes.
Ils les envoient se faire tuer dans le passé pour qu'aucune preuve
ne subsiste ; manque de bol, l'un d'eux réussi à s'enfuir. Et en
plus, il s'agit du héros (le tueur de gêneur) avec 30 ans de plus.
Première erreur : côte à côte sur l'affiche, face à face durant le film |
La forme
Un monde futuriste à la sauce western
plutôt glauque où la mort et l'argent rôdent, bien mis en scène
par des plans et des décors plutôt bons.
Le reste
Looper réussit à passer sur son
premier écueil : les pièges temporelles. Généralement, tous film
parlant de voyage dans le temps tombe dedans les 2 pieds en avant, en
chantant, et en tapant le coquillard avec un petit anachronisme en
bois de cèdre.
Là, le souci est plutôt bien géré,
la pensée même des hommes du futur change à mesure que l'intrigue
avance ; pathologie résolu à grand coup d'aspirine.
Cependant, les gars du futur (et le
scénariste) n'ont pas été malin sur tout. Ils s'emmerdent même
franchement la vie. A quoi cela sert de s'embêter à payer un gars
pour buter quelqu'un dans le passé quand il suffit de balancer ce
dernier au cœur d'un volcan en fusion ? Imaginez les économies !!!
En plus c'est écologique. Et propre.
C'est vrai que s'ils y avaient pensé,
il n'y aurait pas eu de film. Enfin... on y reviendra.
Après, Looper tombe, quand même, dans
certains travers, les acolytes idiots (l'échelle de la mafia sociale
ce n'est pas pour tout le monde), les célèbres soucis genre « il
était pas attaché le héros ? » ou « ya pas 6 balles
dans un colt ? »... etc... etc... ce qui, ajouté à une
atmosphère whatthefuckienne, ne permet pas vraiment de s'immerger
dans ce film à la logique parfois un peu tordu.
Exemple de bizarrerie, le héros du
futur est incapable de trouver des leviers pour convaincre son moi du
passé de l'aider. Franchement, si un Olf +30 arrivait à ma porte,
il aurait à la main un sandwich au chorizo, une glacière rempli de
bière dans l'autre et une blague à la con du style « putain
t'as pas changé ! ». Là... non...
Je passerais aussi sur le coup de la
télékinésie possédé par certains humains. On sent que le
scénariste voulait pondre un Scanner ou un X-men, mais dommage, les
films étaient déjà sortis.
Je passerais aussi sur la logique du
film : « on envoie les gens se faire buter dans le passé parce
que les Experts de Miami sont trop fort dans le futur et c'est JCVD
qui fait le Timecop, mais bon c'est pas grave si on fait brûler à
l'ancienne la maison du héros du futur avec sa copine assassinée
dedans, et qu'on massacre des gens à tour de bras dans les rues
comme le fait notre patron le méchant dont on parle beaucoup mais
que l'on ne voit jamais ». Non, je n'en dirais rien. Non, NOn
ET NON !
Par contre, faire un petit voyage dans
le temps... je ne suis pas contre.
Looper réussit presque à
passer sur son premier écueil : les problèmes temporelles. Il
réussit même jusqu'à la fin à les éviter (ou alors cela veut
dire que j'ai perdu l'œil ou que la production m'a payé très
cher... je vous ai montré ma nouvelle montre au fait ?)... jusqu'à
la fin donc... où le héros se tue. Celui du passé hein. Pour tuer
son lui du futur. Le film en passant aussi. A se demander si ce texte
existe réellement.
Au final, Looper est un film ambitieux
devant lequel on peut se laisser bercer par cette violence aveugle.
Pour le reste, c'est louper.