dimanche 13 janvier 2013

De l'autre côté du Périph

Le fond

Deux policiers que tout opposent (couleur de peau, quartier, style, vêtements, film préféré... seule Nana du film exceptée) doivent faire équipe pour résoudre un meurtre sur fond d'embrouille financière.

Yen a au moins un qui rigole !


La forme

A un moment..., il y a eu..., les images sont...
Non... en fait ya rien à dire sur la forme. En bien hein !


Le reste

Alors, je dois dire que ce film d'obédience très classique (flic blanc/flic noir) m'a donné du mal. Cela se passe toujours comme ça quand on me balance une erreur de scénario en pleine tronche, après seulement 5mn de film, sans même m'avoir lu mes droits. J'ai rien fait. Chuis un cinéphage innocent. Je veux mon avocat.

Donc... Une voiture noire renverse un policier. La poursuite en voiture commence. Là... merde... la planque d'Omar Sy est foirée ! Il veut les gars dans la voiture noire lui aussi et se lance à leur poursuite. Comme plusieurs autres voitures de police d'ailleurs.
Une erreur de scénario plus tard... la police arrête Omar Sy.
Bon... à moins qu'en fait... le héros ai fait sa planque dans une voiture tellement banalisé qu'elle n'a ni gyrophare, ni talkie walkie.
Ou encore... c'est une diatribe contre l'état gaucho laxiste incapable de mettre des radios dans les voitures de nos courageux gardiens de la paix.
Bon, après tout ce qu'il me reste en rayon, c'est un daltonisme de masse confondant le rouge avec le noir ou qu'un gentil policier c'est plus facile à arrêter qu'un méchant méchant.
Une erreur de scénario c'est plus plausible hein ? C'est bien ce que je pensais.
Enfin bon... à part braquer le spectateur, les forces de l'ordre ne changent rien à la teneur du film.


Cette dernière tente de mettre dos à dos 2 styles de policier (Belmondo d'un coté et Eddy Murphy de l'autre) afin de mieux dynamiter les idées reçus. Mouhaiiii... pour se faire, on multiplie les clichés (fail) :
  • Le noir qui danse dans un salon cossu (non... rien à voir avec Intouchable).
  • Le blanc courant après un délinquant en cité, alors qu'en prenant le raccourci il l'aurait eu tout de suite
  • ... etc... etc...
    Chassez le naturel au fusil d'assaut, il reviendra en écolier américain.

De plus, « De l'autre côté du Périph », beigne dans une atmosphère d'un simplisme glauque qui a au moins le mérite de reposer nos neurones.
Dès que l'on voit le méchant, on sait que c'est le méchant. La méchancitude est gravé sur son front à coup de tables de la loi de code pénal. En plus c'est un waciste. Un peu comme quasiment l'ensemble des « blancs » de cette œuvre. De la philosophie de personne abusant du verre jusqu'à l'œil, en somme.

Ce film est aussi une ode à la sécurité des biens, enfin surtout un pamphlet pour son augmentation. Le noir de l'histoire, sûrement grâce à ses gênes de vilain étranger, réussit à se retrouver par magie au dernier étage du 36 quai des orfèvres (forcément qu'il n'est pas passé par l'entrée puisque les policiers s'émeuvent de sa présence) ou dans le bureau du big boss d'un syndicat, en haut d'une tour en verre, avec des caméras partout, et des gardes à tous les coins (enfin là, j'exagère parce que son pote blanc réussit à l'y rejoindre)
En parlant de Laurent Lafitte, le coéquipier/partenaire/pote en devenir même si on s'aime pas mais tu me sauveras la vie (rayer la mention inutile), je dirais presque que sa présence est anecdotique tellement son personnage est sur les rails du déjà vu. Genre le policier pensant à sa carrière avant d'être rattrapé in extremis par ses principes finira par faire le bien juste à temps pour la fin du spectacle (ouf !).

Je ne parlerais pas de l'invocation surprise du Raid (pouf on est là), du terme « Gros bonnets » répétés jusqu'au gavage afin de bien cerner l'ennemi, de la morale sirupeuse renforcé de « Le système établi c'est pas bien »... non... rien de tout ça ! Tenez, je garderais pour moi le côté doublure javellisé des personnage par rapport aux héros dont ils se revendiquent (Axel Foley de « un flic à Berveley Hills » pour l'un et Joss Beaumont de « Le Professionnel » pour l'autre)

Parce que ce film est parfois bon. Même dans le jeu sur-joué des acteurs et leurs actions aussi entendues qu'attendues, il y a quelque chose de délicieux. Ce film est une gourmandise que l'on avale d'un air coupable. Un peu comme un beignet à la plage... tombé dans le sable. C'est savoureux, mais vous pourrez l'épousseter autant que vous le voudrait, il restera toujours un truc dérangeant.